le 1er : Le son des cloches retentit
http://raconterlavie.fr/spip.php?page=reader&id_recit=722
le 2ème: Sauver notre école de village
http://raconterlavie.fr/spip.php?page=reader&id_recit=795
le 3ème : A elle
http://raconterlavie.fr/spip.php?page=reader&id_recit=853
et le 4 ème : Gentil petit coquelicot
et je vous le mets sur le blog directement dites moi ce que vous en pensez le site n'a pas voulu me le publier car il le trouvait trop anecdotique
Gentil petit coquelicot
Pour
ne pas oublier certaines choses, je ferme les yeux et tente de me remettre dans
des lieux bien précis avec du monde autour de moi.
Ma
mami est atteinte d’Alzheimer et je dois avouer que cette maladie me fait
atrocement peur, j’écris ce récit pour me souvenir plus tard de toutes ces
années qui sont passées.
L’anniversaire
de la mort de ma grand- mère paternelle « ma mémé» arrive, ce sera le
11 juin le même jour que l’anniversaire de mon second enfant, cette journée fut
assez traumatisante pour toute notre famille. Je ferme les yeux et essaye de la
revoir dans son appartement, son sourire, ses traits de visage …
Tous
ses bons et mauvais moments, mon enfance, mon adolescence, ma vie d’adulte, je
vais vous les conter :
Mon enfance :
Je
m’appelle Hélène BARBERA MACHURA. Je suis née à Thionville, j’avais les yeux
bleus foncés au départ au grand bonheur de ma maman, ils changèrent vite de
couleurs pour devenir marrons… Mes cheveux sont bruns et frisés comme mon
cousin Angelo avec qui on se
ressemblait beaucoup. La vraie
petite ritale ! J’ai habité tout d’abord à la Côtes des Roses pendant
quelques semaines pour aller ensuite dans un autre quartier populaire de Thionville : « La
Milliaire » de 6 immeubles alignés et séparés d’une aire de jeux différents où j’ai vécu de magnifiques années ; mon père
était ouvrier et ma mère s’est occupée de nous nos premières années jusqu’à
l’âge de mes 10 ans .J ‘ai une sœur plus jeune de 3 ans, j’étais comblée
lorsqu’elle est née. Nous avions tout ce que nous avions besoin tant en jouets
qu’en vêtements…
A
mes 2 ans, je pensais jouer avec une cafetière italienne en dinette chez une
tante de ma mère : ce fut malheureusement une vraie ! Je
m’ébouillantais la main gauche qui a encore gardé des séquelles bien visibles.
J’ai eu très mal et très peur ce jour-là en allant aux urgences.
Mes
parents m’ont amené aussi à l’âge de mes 2 ans au cinéma voir mon premier
film : « Les 101 dalmatiens », j’ai adoré ce monde d’images en
grand ; je n’ai pas manqué de faire découvrir ce monde à mes 2 enfants
aussi vers l’âge de 2 ans et demi chacun. Nous avions aussi été
voir « ET » où j’avais eu la peluche en cadeau.
Ma
sœur était ma poupée lorsqu’elle est née, je la dorlotais et câlinais, elle
était si menue que je pouvais la mettre dans mon landau en paille. Quand elle
sut marcher, ce fut une tornade ; je devais cacher mes petits jouets… On
jouait souvent ensemble aux barbies, on se disputait aussi souvent mais le pire
fut à l’adolescence. Elle a toujours été plus filoute que moi, nous allions au
lit tôt lorsqu’il y avait école. Elle feintait d’aller aux toilettes et se
mettait sous la table de la salle à manger pour regarder la télévision avec mes
parents ; elle s’est d’ailleurs endormie à plusieurs reprises sous la
table …
Nous
avions une chambre pour 2, elle était bordélique et toujours à remettre au
lendemain, moi ordonnée, maniaque et à ne jamais remettre les choses à demain.
Elle planquait toujours tout sous son lit, nous devions passer l’aspirateur
chacune notre tour, un jour j’en ai eu mare. Je lui ai mis : jouets,
linges, mouchoirs en papier usagés dans ses draps et ait pris le soin de lui
faire son lit. Par vengeance, elle m’avait mis dans mes draps molletonnés de la
confiture de fraise. Je me suis couché
et mes pieds furent tout collants. Mes parents ne la punirent même pas, ils
rigolèrent.
Je
lui avais fait aussi croire à une histoire de « nain méchant » qui
venait dans les armoires pas fermées pour qu’elle apprenne à fermer les portes
coulissantes. Le truc c’est que j’ai cru à mon histoire inventée et j’avais
peur qu’il y est vraiment quelqu’un dans notre armoire. Elle avait le don de
nous mener en bateau, lorsqu’on se couchait le soir, nous avions des fous rires
elle se forçait à rire comme une folle et du coup on riait toutes les 2 dans
notre lit. Mes parents venaient nous dire d’arrêter et on n’y arrivait pas. Ils
ne nous punissaient même pas et riaient de nous voir ainsi. Pour faire la
vaisselle, nous avions un tableau à craie. On s’amusait à effacer son tour pour
mettre bien évidemment celui de l’autre, et on tentait de manger ailleurs
lorsque venait notre tour… Ma sœur est généreuse, elle aime rire. Elle n’est pas une stressée de la vie, elle prend
la vie comme elle vient.
J’ai
eu toutes sortes d’animaux domestiques : un lapin nommé Bugs Bunny qui
n’est pas resté longtemps chez nous car il rongeait les fils électriques… Un
canard… beaucoup de poissons rouges « Gertrude 1, 2, 3 » …. Ma sœur a
eu une tortue nommée « Caroline », elle puait ; c’était une
infection !
J’observais
souvent ma mère lorsqu’elle faisait la cuisine, je me suis vite mis à l’œuvre
en apprenant à faire des marbrés notamment aussi des pizzas et des
fouatedes (une spécialité sicilienne : ce sont des petites pizzas à frire
dans l’huile) ! Elle aimait nous habiller avec des tenues assorties très
stylées telles que la tenue montagnarde, pantalon velours et bretelles ou des
tenues plus féminines ; elle nous prenait alors en photos et nous faisions
des poses de mannequins. Ma mère m’a donné l’envie d’être coquette très vite et
à toute occasion : assortir ses bijoux, coordonner ses vêtements … Nous
avions refait la tapisserie de notre chambre, juste toutes les 2, c’était
chouette… Nous avons pu jouer très souvent avec elle à des jeux de société, des
puzzles, des coloriages ; nous aimions jouer au Uno et au Ramy. Elle
aimait regarder les nuages avec nous, les différentes formes représentaient
toujours quelque chose pour nous au final. Ma mère a été très attentive à nous,
elle est quelqu’un qui arrive à garder ses émotions, elle est la plus belle des
mamans…
Mon
père nous aidait pour les devoirs, nous nous sommes très vite prise en main
toutes seules. Il a joué avec nous quand
nous étions très petites et lorsque nous avons grandi, beaucoup moins. Tous les
samedis quand il rentrait de poste de nuit, nous avions des croissants au petit
déj ! Lorsqu’il faisait du rameur, on était en admiration. Tous les
dimanches matins, il allait et va toujours courir au parcours de santé
d’Elange ; quelquefois on l’y accompagnait, on faisait tous les exercices
demandés. Mon père est humble, droit, il a toujours eu le sens de la famille. Lorsque
je faisais des cauchemars pour être rassuré et ne pas réveiller mes parents, je
dormais à leurs pieds sur leur tapis, souvent le matin ils étaient effrayés de
me retrouver là !
Enfants
et début de l’adolescence, pendant les vacances scolaires, nous nous initions
grâce à l’OMS de Thionville à toutes sortes de sport comme le bateau à voile ou
le judo ou alors la danse et le tennis… Ce n’était vraiment pas cher du
tout ! On a eu l’occasion de faire plein de rencontres intéressantes et de
découvrir des tas de sports différents.
Notre
famille a et est toujours importante dans notre style de vie, nous avons
toujours fêté les anniversaires en compagnie de nos grands- parents, parrain,
marraine et quelquefois nos tantes, oncles et cousins. Presque chaque dimanche
aux saisons froides, nous allions chez mes grands-parents, le plus souvent chez
ma mémé pour boire le café et manger du gâteau. Une fois ma petite mémé avait
fait un marbré, il avait un drôle de goût … Elle s’était trompé, elle
avait cru avoir mis du sucre et c’était du sel… Malgré cette petite erreur,
elle restait une excellente cuisinière : quelle sauce tomate délicieuse, diverses
spécialités siciliennes comme des djamels , des pourpettes, des pizzas, des
fouatades , « mmh ! »:tout cela me donne faim …
J’ai
une cousine, Stéphanie, plus âgée que moi d’un an avec qui je suis
toujours restée très proche. Elle était très coquine, c’était la première de la
famille : une boule de nerfs, avec son frère du même âge que moi, nous étions
plus calme. J’ai souvenir d’une fin d’après-midi où nous avions fermé les
volets dans ma chambre, musique à fond et on avait dansé comme des allumés…
C’était jubilatoire ! Nous avions été dans un magasin toutes les deux et
j’avais essayé une bague, je n’arrivais plus à l’enlever… La panique : je
me suis crachée sur le doigt pour réussir à l’enlever !
Nous
avions pu entretenir une relation encore plus soudée entre cousins car nos trois
grands-parents se connaissaient fort bien,
elles venaient du même pays et du même village : ils nous gardaient
souvent ; nous allions dormir chez eux. Lorsque je dormais quelquefois chez mes
grands-parents, il avait un énorme congélateur dans leur petite chambre et
celui-ci faisait un bruit assez flippant… et je préférais toujours dormir avec
ma cousine Stef.
Mais
je préférais dormir chez ma mémé, elle nous gâtait au possible. Elle nous demandait toujours ce que nous voulions manger, ma réponse
était presque toujours «escalope panée avec les spaget ». Sur son balcon, lorsque
c’était le temps des cerises, elles me les mettaient sur mes oreilles comme
pour me faire des véritables boucles d’oreilles en cerise : je ne les
mangeais pas tout de suite et me pavanais avec ma parure originale. Je me
levais très tôt pour ne la réveiller, j’allais dans sa cuisine ou sa salle à
manger, je sortais tous des placards et rangeait à ma façon. Elle me disait que
mon pépé, lui aussi, faisait exactement la même chose. Cela la faisait sourire.
Je dormais avec elle, elle ronflait un peu et me disait que si elle faisait du
bruit, je devais la réveiller mais je ne voulais pas qu’elle parte alors je
mettais toujours mon pied sur elle pour vérifier qu’elle restait avec moi.
D’ailleurs
ma cousine Lisa appelée plus communément par moi «la crotte de bique à sa
cousine», faisait la même chose avec moi quand nous dormions chez mémé, elle
encerclait mon mollet avec sa jambe et je ne pouvais plus bouger. Elle a été
aussi gardée pendant ses années maternelle par ma mémé, elle parlait un
français bien à elle, du coup ma cousine avait inventé une langue que seule
elle pouvait comprendre : un mélange de français, sicilien patois plus une
langue inconnue venue d’un monde parallèle. C’était très drôle de l’entendre
parler cette langue étrange !
Ma
tante Nelly, avant d’être mariée, habitait avec ma mémé ; on faisait de la
gym ensemble, on bloquait nos pieds sous le radiateur et haut hisse les abdos …Mon
parrain Pinouch était un modèle, à l’époque, de masculinité : de belles
fringues, du parfum, des copines ; j’adorais aller dans sa chambre et lui
piquait ses vestes en jean’s…
J’avais
un lien plus particulier avec ma tante Rosalie et c’est toujours le cas, c’est
une personne qui ne laisse rien transparaitre, elle est toujours souriante et
attentionnée. On les voyait souvent avec mon oncle Jean- Ly et sa fille Lisa.
Avec
mes grands-parents et mes cousins, nous faisions de longues balades à la Côte
des Roses, nous allions au jardin de mon papi et voir les sœurs de ma mami. L’odeur
des haies fleuries me ravive à chaque fois ce souvenir bien précis.
Nous
allions aussi pique-niquer au bois d’Elange avec toute la famille DiGrégorio,
mes cousins/ cousines Stéphanie, Fabrice et Romano qui arrivait à obtenir ce
qu’il voulait rien qu’avec son regard de coquin, Françoise qui avait déréglé en
douce la chaine-hifi de Papi, mon cousin Cyrilus qui aimait tirer sur les
pigeons avec son pistolet à billes… On faisait le tour du parcours de santé, on
jouait à la pétanque et on mangeait barbecue.
Nous
habitions un immeuble avec des voisins attentifs et serviables. Nous avons
encore des liens particuliers avec une de nos voisines de l’époque et leur fils,
celui-ci est devenu un frère pour moi que j’ai beaucoup chouchouté et aussi le parrain de mon 1er fils et sa
maman une amie sincère et fidèle pour toute notre famille. Ma mère a gardé
d’ailleurs ces 2 enfants pendant leur scolarité en primaire. Chacun se rendait
service comme il le pouvait. Il s’appelle Ludovic, « qui court plus vite
que Bertrand… », mon père le chariait tout le temps avec ça…Il adorait les
dinosaures et connaissaient tous leurs noms. Il m’aidait à apprendre mes leçons
et retenait alors plus vite que moi !
Quand
les beaux jours arrivaient, nous faisions des ballades en vélo le long de la
Moselle les soirs d’étés, c’était très plaisant d’être ensemble. J’avais des
copains / copines très différents : Frédéric G, sa mère chantait la
fenêtre ouverte acapella, il était enfant unique et ses parents le
gâtait au possible. Il avait une collection de pierres précieuses. Une
fois, il nous a sauvé d’une énorme araignée dans notre couloir. On jouait aussi
avec des talky walky, on croyait qu’apté des extra-terrestres, habitant près de
la caserne on interceptait les communications des pompiers … Aline V, son frère
était handicapé mentale, elle avait dû mal à vivre avec cela. Sa maman m’a
appris à nager. Nous jouions à des jeux de petites filles : les poupées,
les mondes à part … Marianne H, une voisine directe d’Aline V, elle ressemblait
à Vanessa Paradis. Sa mère pratiquait une voyance avec les hommes plus
particulièrement. Elles avaient plus d’argent, on prenait quelquefois le taxi
pour aller en ville. Elles déménagèrent pour aller habiter à Metz dans un
appartement typique messin où j’ai pu aller quelquefois dormir.
Nous
allions aussi pique-niquer à Volstroff dans une aire de loisirs avec nos
voisins, famille du côté Barbera et amis chaque dimanche, c’était devenu comme
une tradition ; nous étions libre d’aller marcher, jouer, faire le tour du
domaine, du pédalo etc… On y avait rencontré pleins d’autres copains/ copines
du moment. J’y ai même campé avec une de mes copines d’enfance, appelé Nensie Lacisck et prénommée « la commandeuse ». Nous
avions attrapé grenouilles et crapauds dans un seau et nous avions tout fait
tombé par maladresse et les crapauds nous pourchassaient, nous avions eu peur
et ri … Pourquoi est-ce qu’on la prénommait « la commandeuse » ?
Lorsqu’il faisait moche, son père lui avait donné le droit de jouer dehors dans
son garage, c’était une des seules qui avait le droit ! Avec mes autres
copines, nous avions l’autorisation d’y aller que si c’était elle qui
dirigeait ! Nous jouions donc à ses propres jeux jusqu’au jour où j’ai eu
le droit aussi de jouer quelquefois dans mon garage!!!! Elle avait un caniche
« Fidji », le pauvre en a vu de toutes les couleurs ; un garçon
des immeubles voisin le faisait tournoyer autour de lui avec sa laisse…
Chaque
1 er mai, nous avions la tradition d’aller cueillir le muguet, nous étions
nombreux, nous allions de La Millaire de Thionville jusqu’au bois d’Elange,
aller-retour avec de pauses cueillettes. Nous y avions nos coins de
prédilection.
Nous
avions pleins d’occupations dans notre quartier, à chaque année d’anniversaire
du CP au CM2, j’avais le droit d’aller à un immeuble plus loin. Avec mes
copains/ copines, on s’inventait des mondes à part « pour de semblant, on
disait que »…Nous avions des cabanes, des tourniquets, des échelles, des
bacs à sable, des terrains de pétanque, etc…
L’école
n’étant pas loin, j’ai pu très vite y aller seule. Il y avait aussi un bureau de
tabac en face, avec mon argent de poche je m’achetais des pipasol ou des
misterfreezze ! Nous avons fait de beaux spectacles dans notre école, elle
était particulière et atypique car nous étions avec des personnes
malentendantes, en fauteuils roulants et muettes. Dès le CP, nous avons tous
appris la langue des signes ; malheureusement j’ai tout oublié ! J’ai
eu le béguin pour les garçons dès la maternelle… J’étais précoce ! C’était
plutôt notre mère qui venait nous chercher les premières années et lorsqu’il
neigeait c’était mon père qui venaient nous chercher en luge, c’était
sensas !
Chaque
année, nous partions en vacances grâce au CE de mon père, nous y rencontrions
toujours de bons amis avec qui nous correspondions par courrier postal ;
maintenant avec la nouvelle technologie cela ne se passerait plus ainsi … J’ai
l’impression d’être une vieille personne près de la retraite en écrivant ceci.
C’était un déchirement à chaque veille de départ : des pleurs, des
promesses …
Mes
parents sont partis une seule fois une année en vacances sans nous, nous avons
été chez nos marraines respectives.
J’avais apporté un bac de lessive rempli de cahier de dessin, je me prenais
pour une artiste en dessinant Mickey et tous les disneys. Un jour, alors que je
descendais tranquillement les escaliers, je tombais et m’ouvrais l’arcade
droite…
Toutes
les fêtes, nous les passions un coup du côté de mon père et un autre de ma
mère ; c’étaient des moments magiques. A Noel, ils nous enfermaient dans
la cuisine à minuit, nous scrutions le ciel à la recherche du père Noel et son
traineau, figurez-vous que nous l’avons vu à maintes et maintes reprises…
Jusqu’à ce que la magie et notre innocence partent avec nos années.
Mon adolescence
Tout
changea, cette candeur partait doucement … Mon collège était aussi à deux pas
de chez moi, je découvrais un nouveau monde que j’adorais. Faire la bise, se
raconter des trucs sur les garçons, arranger des coups … Mon premier petit
copain au collège (j’avais eu mon premier pendant les vacances d’été, il
s’appelait « Sébastien ») que
j’ai embrassé, était un accordéoniste, nous avions tous les 2 des appareils
dentaires, ce fut laborieux et cette histoire ne dura que 2 semaines. J’aimais
que les personnes autour de moi soient heureuses, j’entremettais beaucoup
d’histoires entre copains et copines, à mon grand regret cela ne marchait que
quelquefois. J’avais 4 meilleures amies : 2 plutôt discrètes et
coincées et 2 autres canons et populaires. J’étais moi- même populaire et
excentrique à l’époque. Nous avions nos habitudes en dehors du collège :
sorties au Linkling, en ville, en vélo à «notre» arbre au bord de la Moselle…Je
rencontrais ma 5 ème meilleure amie, nous faisions des tas de choses ensemble,
on se comprenait et complétait. J’avais eu l’occasion de partir à Avignon en
vacances avec elle, j’étais rentrée seule en train, je fus assez fière de moi
pour cette étape. Plus tard, à une fête, je sentais une possibilité avec un mec
de la soirée pour elle, ce fut le cas ! Ce copain ne m’appréciait guère et
nous nous éloignèrent alors doucement…
Un
jour où nous étions gardées par mes grands-mères, ma cousine et moi avons été
au Linkling pour se promener. Ma sœur et mon cousin Cyril, nous avaient suivis,
à notre insu. Pendant ce temps, mes grands- parents morts d’inquiétude avaient
sillonné toute la Cotes des Roses ; nous les avions appelés d’une cabine
pour les prévenir qu’ils nous avaient suivis. Ma sœur n’avait pas eu de
punition mais Cyril gardé par mes grands-parents maternels, ce fut une autre
histoire pour lui …
J’ai
eu le droit très vite de regarder des films d’horreurs, c’était flippant et en
même temps addictif. La chaine M6 agaçait mon père au plus haut point car
c’était souvent des séries américaines.
Ma
mère avait repris le travail à temps plein dans la vente, elle nous a laissé
très vite une grande liberté. J’étais contente mais j’avais encore besoin
d’elle. Pendant cette période, ma sœur
m’exaspérait au plus haut point ! Nous étions la majeure partie du temps toujours en
désaccord …
Un
jour alors que nous gardions encore Lulu, l’heure du repas allait sonner… Ma mère
n’allait pas tarder, ma sœur m’était sortie par les trous de nez, je ne sais
plus au juste pourquoi, je lui déversais la carafe sur sa tête, Lulu me
rappelle souvent cette histoire assez sordide !
Mes
années lycée furent tout aussi fabuleuses que les précédentes. J’ai d’abord été
au Sophie Germain à Thionville où j’ai passé mon CAP / BEP de vente avec brio
et une bonne équipe, avec laquelle nous nous racontions nos secrets les plus
intimes…En reprenant une première d’adaptation, j’allais au lycée Colbert, je
continuais à avoir différents types d’ amis et enfin « ma bande ». On
dormait les unes chez les autres, on organisait des repas les samedis soirs avec
l’accord de nos parents respectifs. Ma mère a toujours tenu à connaitre mes
amis, tout s’est toujours bien passé grâce à cela.
Nous
avions nos rituels : café de la Moselle et aller danser en boite. Souvent
nous allions au « New Max » et au « Squaw ». Ces fêtes, ces
histoires d’amours, ces fou rires, ces délires etc… Perso, je n’ai jamais eu
besoin de boire ou fumer pour m’amuser ! Ma vie d’ado me suffisait … On
allait aussi à des fêtes de villages.
On
allait aussi de temps en temps sur Metz et au Luxembourg en train. On avait
l’impression de voyager.
Une
de mes meilleures amies de l’époque, nous avait fait profiter à plusieurs
reprises de beaux séjours à Rodemack et à Preisch. A Rodemack , nous avions
suicidé une énorme peluche jetée des remparts. Nous avions aussi tourné une
super production. On avait écrit un script, chacun avait son rôle. Il y avait la
police, du snobisme, de l’amour, de la drogue, de l’humour…Mon rôle était
comtesse, j’avais avec une robe bleue classique de ma mère. J’avais été commis
en cuisine ensuite car j’étais apte à faire cuire du riz, le hic c’était que je
l’avais oublié ! Je sortis un gâteau de riz complet et entier de sa
casserole, nous avions fait une photo autour de cette montagne.
J’y
ai aussi passé un séjour fort agréable entre copines et Sébastien où j’avais pu
me familiariser avec un énorme chien ( St Bernard )nommé
« Bill » que j’avais rebaptisé « Billouche », il
était doux. J’avais pu y vaincre ma peur des chiens. Ma mère avait peur des
chiens et nous l’avait transmis à ma sœur et moi. Il est malheureusement mort
en tombant des remparts. Sébastien était un cousin de mon amie Carole, il était
très maniéré et nous aimions rejouer les épisodes des Feux de l’amour, je les
regardais avec mes grands-parents. Il jouait Jack et moi Nicky, elle avait des
problèmes d’alcool et mal au dos.
Nous
avons pu aussi aller dormir et camper à Preisch où il y avait une autre chienne
« Rustine », elle avait fait des bébés avec Billouche. Je voulais
tout à coup un chien pour chez nous, mes parents avaient rétorqué de suite :
non ! Et heureusement lorsque j’avais vu la taille adulte qu’il avait
atteint. Un de mes amis Guénangeois de l’époque avait craqué mais au vue de sa
grande taille avait dû s’en séparer… Nous y avons aussi campé et une histoire
étrange planée sur la légende du sanglier blanc…
Christophe
J’ai
eu des histoires d’amours peu intéressantes et d’autres plus…Je n’ai jamais été
seule longtemps. Mais celui que j’ai rencontré à la fin de mon adolescence et qui compte encore dans mon cœur actuellement
est devenu mon mari ! Le groupe d’amis que nous avions se dissipa peu à
peu à cause de toutes nos histoires d’amours entremêlées.
C’était
plus fort que nous, nous nous sommes rencontrés à un rallye voiture où il
m’avait déjà dragué… Nous devinrent amis et 2 ans plus tard, nous étions
ensemble. Ce fut passionnel et intense. Je rencontrais ses parents assez
rapidement et il rencontra aussi les miens. Ses parents virent que nous vivions
une histoire sérieuse, ils nous mirent des bâtons dans les roues très vite. Rien
ne fut simple avec eux, ils ne m’acceptèrent jamais…
Il faisait ses études à Nancy où j’allais le
rejoindre assez souvent dans le mois. Nous étions comme seul au monde, sans
soucis … Ce fut des années inoubliables. Il dut faire son service militaire, à
chaque w-e, c’était un déchirement de se quitter. Ensuite nous prîmes un
appartement à Thionville, un F2 spacieux avec des plafonds très hauts. J’y
vécus d’abord seule la semaine, j’étais devenu accro à Tetris : je mangeais Tetris, je
parlais Tetris. C’était horrible, je fermais les yeux et j’imaginais le jeu
Tetris devant mes yeux. Je ne dormais pas beaucoup et le lendemain il fallait
que je tienne au boulot …Du coup, je demandais à pleins de monde de venir
dormir chez nous la semaine quand Christophe n’était pas là : mes cousins
et cousines, ma sœur et ma mémé.
Nous
avions emmené mes cousins Cyril et Romain en forêt pour tirer au pistolet à
bille à côté de Basse- Ham. Ils étaient tous ravis, je m’étais même prise au
jeu.
Ma
tante Nelly eut tardivement son seul et unique fils, j’étais comblée… Avec ma
mémé, nous avions pris dès sa naissance le bus de Thionville à Metz pour le
découvrir les premiers : « Alexou ». Je m’en occupais
encore plus que Lisa et Lulu, j’étais plus grande. Je lui ai donné ses bains
souvent sous l’attention active de mon oncle François. Je le changeais. Je le
suivis de son enfance à maintenant en lui préparant et animant ses
anniversaires en maternelle …
Un
jour, je lui avais fermé son anorak et je lui avais écorché son menton, il s’en
souvient encore ; avec Christophe, on arrivait à lui faire croire tout et
n’importe quoi, et encore maintenant. Pour Pâques, nous avons été dans les bois, nous
jetions des chocolats presque devant ses yeux : c’est beau l’innocence de
la jeunesse !
J’ai
travaillé 1 mois au Lidl près de chez moi, j’étais devenue une machine. Je
rêvais des codes : 61 kiwi 32 pomme … Heureusement, je trouvais un autre
emploi. Les clients du Lidl, pour quelques-uns, étaient des sacrés râleurs !
Vous n’avez jamais remarqué dans les grandes surfaces, personne ne râle parce
que cela ne va pas assez vite, au Lidl si ! Grâce au stage que j’avais
effectué quelques années auparavant, je pus travailler aux Nouvelles Galeries à
Thionville. Cela ne me passionna guère, je devais jouer la surveillante plus
que la vendeuse. L’ANPE actuellement Pôle Emploi me trouva un emploi jeune d’aide-éducatrice.
L’entretien se déroula au mieux et je fus prise pendant 5 ans, j’aurai aimé que
ce travail soit pérennisé mais ce ne fut pas le cas.
C’était
à Yutz cité, c’est le boulot où j’ai pu réellement m’épanouir ! Au départ,
rien n’était clair dans nos tâches : on corrigeait les cahiers des élèves,
on tenait la bibliothèque, etc… J’avais une collègue molle et moche, qui puait
la transpiration toute la journée, c’était une infection et en plus de tout
cela elle s’habillait comme une pu… Au
fil de la première année et après des remises en questions avec ma directrice,
nous trouvions notre place : heureusement ! Nous faisions du soutien
scolaire au sein des classes mêmes, des activités périscolaires (atelier
théâtre, danse) entre midi et le soir. Mon insertion au sein de ce quartier se mit
en place assez instantanément, je n’eus que 2/3 soucis pendant ses 5 années.
J’avais des affinités plus
particulières, d’ailleurs je vois régulièrement encore 3 amis que j’ai connu à
la cité. Je m’attachais à deux petites filles : des jumelles. Leur jeune
maman avait mon âge et déjà 4 enfants. Un jour, alors que j’étais dans ma salle
afin d’y préparer mes activités, une d’elle me cherchait affolée. Elle voulait
me prévenir que leur dernière sœur âgée de même pas 1 an était bizarre. Elle ne
voulait rien dire au corps enseignant, avec l’accord de ma directrice, j’allais
voir avec une des jumelles chez elle. C’était à deux pas de l’école, je
découvrais à mon grand désespoir leur sœur morte dans un parc en filet, n’ayant
pas de téléphone chez elle. Je recourais à l’école afin d’y prévenir les
pompiers et ma directrice. Les secours arrivèrent en moins de 3 minutes mais
c’était déjà trop tard… Quand je repense à cette histoire, je m’en veux
toujours de ne pas avoir vu plutôt les jumelles ce matin-là, car peut-être les
secours auraient pu faire quelque chose. Je pris la résolution immédiate que JAMAIS
mes futurs enfants n’iraient dans un parc en filet ! Ce terrible décès
nous a scellé toutes les trois encore plus!
Pendant toutes ses années, nous faisions de
belles kermesses avec une entente facile, exemplaire entre l’association des
parents d’élèves et les enseignants. J’étais la médiatrice entre les deux et
nous avons pu organiser toutes ces kermesses toujours dans la bonne humeur et
une organisation parfaite. La dernière manifestation fut pour mon départ,
c’était un défilé de mode enfants/ parents. J’éclatais en sanglots, j’étais en
plus enceinte de mon premier enfant : mes hormones étaient en ébullition.
Je croise encore très souvent « mes » 125 enfants, avec qui j’ai pu
partager tellement des choses, déjà si jeune.
Lorsque
nous habitions à Thionville, nous avions de la visite tous les 2 jours au
moins. Nous n’aimions pas faire la vaisselle ! On attendait toujours
d’avoir la gazinière remplie de vaisselle sale, et comme de par hasard, nous
avions toujours de la visite qui mangeaient chez nous les jours de
vaisselle : ils nous aidaient alors un peu sous la contrainte! Les
week-end, on se levait quelquefois à 14h/15h, tellement nous étions décalés…
C’était la bella vitta !
Nous
avions décidé d’acheter une maison tous les deux. Au vue des prix astronomiques
de Thionville, nous décidâmes de nous excentrer. Je tombai radicalement
amoureuse d’une cabane délabrée dans un
jardin, où Christophe disait que nos invités dormiraient dedans, plus
particulièrement ma mémé. Elle se
situait à Hombourg-Budange. Je travaillais encore à Yutz cité, les travaux
furent organisés. En 5 semaines, famille et amis furent mis à contribution.
Chaque soir, après le boulot, nous venions pour avancer et le week- end, ça
bossait dur ! Le déménagement et l’aménagement se déroula au mieux. Au
début, les premières nuits ne furent pas évidentes ; de nouveaux bruits,
de nouvelles sensations … Christophe avait de suite installé une alarme comme
je suis devenue trouillarde, il le fallait impérativement.
Nous
nous marièrent à la mairie d’Hombourg –Budange, ce fut un mariage d’amour et ensoleillé
… L’après-midi et la soirée défilèrent à toute allure, nous avions invité les
personnes que nous voulions. C’est nous-mêmes qui avions financé le repas de
notre mariage dans un restaurant à Bouzonville. Chacun de nos parents
respectifs, avaient contribué à nos tenues. J’avais une robe de mariée comme je
voulais, une jupe écrue et un bustier fleuri discrètement de bordeaux et
Christophe : un costume gris assorti à ma tenue, d’ailleurs il rentre
encore dedans ! Mes grands-mères et ma grande tante Linda n’avaient pas
assisté à l’ouverture du bal et notre
première danse car elles étaient faire une petite balade à un marché pas très
loin…
Ma
sœur avec David eurent Célia, elle naîssa un 31 décembre ! Une véritable
princesse, elle avait une de ses tignasses, elle est facile à vivre. C’est notre
princesse !
Six
mois après, nous avons eu notre premier fils nommé « Mathias », notre
petit cœur d’abricot ! L’accouchement fut long et douloureux :
23h ! Pour finalement se terminer par césarienne, on m’accrochait les bras
et m’endormit avec un masque… Au réveil, je délirais en appelant mon
anesthésiste « Mobydick » alors qu’il s’appelait
« Dominique » !!
C’était
notre premier donc beaucoup de précautions pour tout : se laver les mains
avant de le prendre dans les bras par exemple, ce que nous n’avons pas fait
pour le second ! Bébé, il dévorait et ne grossissait pas. Il était même en
dessous de la courbe à un moment, nous avons mis longtemps à trouver son lait
maternel car il régurgitait souvent et avait des coliques. Je ne travaillais
pas afin de l’élever, ce fut fusionnel entre nous deux, je laissais de la place
à mon mari que tardivement. Je pressentais ce qu’il allait faire, je savais ce
qu’il aimait ou pas… Il adorait danser sur la musique d’une chaine météo, il se
dandinait, c’était tordant ! On sortait un jour sur deux faire les
courses, en visite, en ville … Tu aimais cela autant que moi.
Jusqu’à
ses 3 ans, nous faisions des tas d’activités tant à la maison qu’à l’extérieur.
Nous participions souvent aux activités de la PMI pour sa sociabilité
personnelle telles que des ateliers de massages ou conte. Je le mis une matinée
en crèche à Thionville, un garçon l’avait pris en grippe dès le départ en lui
tapant dessus, il ne voulut jamais y retourner. On a été voir plusieurs fois des pièces de
théâtres, mes parents m’ont toujours amené à faire plusieurs activités tant
sportives que culturellement ; et cela me tenait à cœur de faire la même
chose avec mes propres enfants. Il adorait se créer des mondes imaginaires avec
des personnages, je jouais souvent avec lui, ce fut des moments rien qu’à nous.
Nous faisions des tas de jeux éducatifs, je voulais éveiller tous tes sens …
La
rentrée en maternelle se passa au mieux, nous nous étions préparés à cette dure
séparation. Ce fut à la rentrée des vacances de la Toussaint que Mathias ne
voulut plus y aller mais ça passa… Il trouva des amoureuses surtout une,
Coline, qu’il chérit pendant 5 ans environ. Nous devenions amis avec sa maman
grâce à cet amour de jeunesse ; aujourd’hui, nous sommes devenus des amis
proches mais eux deux ne s’entendent plus très bien. C’était un élève concentré
et assidu dans son travail sauf les coloriages, ils aimaient « moyen ».
J’aimais à prendre toujours des détails de ce qu’il faisait à l’école.
La primaire fut la deuxième étape, tout se
déroula aussi bien qu’à la maternelle. Il aime l’école, les maitresses étaient
professionnelles et à l’écoute tant des enfants que des parents. Grâce au fait
que nous vivons dans un village, nous avons une proximité unique avec le corps
enseignant, cela n’a pas de prix…Comme Mathias est attentif en classe, je n’ai
pas trop besoin de travailler avec lui à la maison… La rentrée prochaine, cela
va être une autre paire de manches : le collège !!!
Mathias
fut un enfant agréable à vivre, quelquefois bougon. Il me connait presque
autant que Christophe, il voit quand je veux cacher que cela ne va pas … Il
grandit et devient un adolescent et j’espère que nous garderons ce lien unique
entre nous deux à perpétuité !
Pendant
ses premières années, j’ai pu travailler à la maison en tant que nourrice agréée ;
j’ai gardé une petite Manon, elle était adorable. Quand je la croise, elle me
dit « tu étais la meilleure des nounous ! » ; je me suis
occupée d’elle pourtant que très peu de temps. J’ai passé mon Bafa avant la
naissance de mon second enfant, ce ne fut pas une chose facile que de faire ce
stage avec tous ses jeunes ; dont une qui m’avait fait pleurer : le
trop plein d’hormones j’étais enceinte de Nathan : mon second fils !
L’accouchement
fut tout aussi périlleux que le premier, 22h de travail. Je gagnais 1 h !
J’accouchais par ventouse. A notre grand regret, Christophe ne put couper à lui
-aussi son cordon ombilical… Ce fut un bébé bien joufflu, alors qu’il mangeait
beaucoup moins que son frère ; je décidais d’être plus souple quant à
l’hygiène des mains de nos visiteurs !
Je
laissais aussi plus de place à Christophe dans son rôle de père, je ne voulais
pas reproduire ce que j’avais fait avec notre premier. C’était un bébé agréable
qui fit aussi vite ses nuits. Propre nuit et jour à l’âge de 2 ans et 3 mois
comme son frangin, aussi éveillé, il grandit plus vite au vue de notre entourage
familial.
Je
gardais à nouveau deux petites filles adorables, mais au fil du temps la maman
prit ses aises sur les retards et un désaccord avec un congé qu’elle m’avait
accordé et arrangé avec mon mari détruit toute l’entente que nous avions.
Mon
mari m’avait donc fait la surprise pour mes 30 ans de m’emmener en Egypte à
Hurghada, où j’allais réaliser un de mes vœux : faire de la plongée sous-
marine ! Je ratais donc la rentrée avec mon grand et surtout nous allions
prendre l’avion : mon fardeau ! Je m’imaginais que nous allions être
victime d’un crash et que je ne reverrai plus mes deux enfants chéris ! Ce
ne fut bien évidemment pas le cas, il faisait plus de 40 °C mais c’était
supportable ; je pus faire de la plongée avec un moniteur Arhmed, il nous
avait expliqué la langage des signes dans l’eau et j’étais tellement contente
d’avoir sauté avec la bouteille et le masque sans me fracasser le crâne que
dans l’eau : j’en oubliais tout ce que je devais faire ! Nous n’avons
pas été trop dans les profondeurs : c’était tout simplement
magnifique ! Tous ses petits poissons colorés et ce bleu si limpide,
Christophe était descendu plus profondément avec son moniteur et ils avaient
rencontrés une muraigne très longue ! Heureusement que je ne l’ai pas vu car
je serai remonté illico presto ! Ce jour- là est un souvenir inoubliable,
j’attrapais aussi un coup de soleil sur le crâne, je m’étais fait faire des
tresses … Mon crâne était passé du blanc au rose pour ensuite pelé !!!
Nathan
a un caractère très différent de son frère, il est coquin, tête en l’air, un
peu menteur, joyeux et il déteste être seul ! Il adore cuisiner, je lui ai
déjà appris pas mal de plats tels que les pizzas ou les marbrés. Il aime faire
le clown et rire. J’ai fait un peu moins d’activités culturelles et sportives,
mais tout de même : il a déjà pu découvrir les joies du judo, du foot, du
hand-ball et du badminton. Il aime mais
sans que cela devienne une passion pour lui. Il aime beaucoup jouer à des jeux
de sociétés, on y joue en famille et il nous met une paté royale au jeu de
mémo…
A
l’école, les maitresses ont bien remarqué qu’il est coquin mais il est aussi un
bon élève surtout en mathématiques. Il n’arrive pas à se faire de vrais copains
parce qu’il est plus mature que ceux de son âge, mais là il va changer d’école
et il rencontrera de nouveaux copains !
Les
années passent à une allure incroyable; Nathan a eu 8 ans récemment et Mathias
va avoir 11 ans. Ce sont mes trésors, je les aime à la folie et pour la vie,
j’espère que nous compterons toujours pour eux lorsqu’ils grandiront. Et je
ferai TOUT pour ma famille. Ils s’entendent relativement bien, ils jouent sur
leurs consoles PS 3 et DS, ils sont très « nouvelle technologie »
mais nous les restreignons à 3 h pour le petit et 3 h30 d’écran par jour. En
hiver, ils les atteignent mais au printemps, été : dehors ! Ils
aiment aller au ruisseau ensemble avec leurs copains et faire du vélo. L’année
dernière c’était la mode de la trottinette ! Le petit est toujours en
admiration devant le grand depuis qu’il est né ! C’est son héros, son
modèle !
Comme
Christophe travaille au Luxembourg avec un salaire
« luxembourgeois »et pas « français », j’ai pu m’occuper de
mes enfants. J’ai travaillé ponctuellement pendant ses 10 ans dans des écoles,
des crèches, des centres aérés et culturels en France avec des
salaires « français » donc bas ! Et le dernier poste était
animatrice de crèche, je m’y sentais bien tant avec le personnel encadrant que
les enfants que les parents, mais au bout d’une année et après ce que nous
avions convenu lors de mon entretien d’embauche, j’ai voulu passer à 80% ou à
mi-temps et elles ne purent pas le faire ; je décidais de
démissionner ! Mes enfants passent avant tout !
L’école
de notre village a traversé quelques difficultés, il y a 2 ans, à rester
ouverte. Mon grand se stressait beaucoup, je décidais de me battre corps et âme
pour cette école aux périls de me faire des ennemis au sein de notre village où
il y a une concentration importante de jaloux et d’abrutis finis ! J’y ai mis beaucoup d’ardeur et grâce au fait
que les courriers ont été envoyé tôt et à la médiation tel que le Républicain
Lorrain, mais encore la présence d’un maire d’une ville voisine qui m’a soutenu
et aidé dans mes démarches, j’ai pu avancer…Aves Tous les parents d’élèves,
j’avais organisé une manifestation devant notre école où nous avions bloqué la
circulation ,notre prochaine manif aurait dû être une opération escargot de
chez nous jusqu’ au rectorat mais nous n’avons pas eu à le faire car c’était
gagné ,notre école était sauvée ! Nous avions les effectifs et les armes à
l’époque pour se battre, malheureusement au jour d’aujourd’hui nos 2 écoles
vont fermer car il n’y a plus assez d’enfants à Hombourg- Budange .Mon second
fils va faire ses 3 dernières années de primaire à Metzeresche, 4 km à côté de
chez nous. Mon grand va aller au collège, une page se tourne…
J’ai
eu la chance de ne perdre personne de proche lorsque j’étais enfant et ado mise
à part mon arrière -grand-mère : ma nona que je voyais de temps en temps.
Je n’étais pas proche d’elle. J’ai été dans un bon cocon. Nous avons perdu mon
grand-père maternel d’un cancer du côlon, il y a 2 ans. Il a vécu ses 3
derniers mois dans d’atroces souffrances. Il mangeait sainement, ne buvait pas
et ne fumait pas. Il a eu un seul PV et un seul arrêt maladie dans toute sa
vie ! C’était un homme droit, rustre quelquefois aux abords mais tellement
intéressants ; nous avons pu 3 ans
auparavant découvrir en Sicile à Aidone,
notre village, avec ma famille, mami et lui. Ce fut des moments fantastiques et
mémorables, nous avons pu découvrir les maisons où sont nés mes grands- parents
ainsi que mes parents. Tous ses souvenirs, ses habitudes il nous les a fait
partagé. Ma mami, atteinte d’Alzheimer, ne savait pas trop ce que l’on faisait
là, elle suivait le mouvement. Nous avons rencontré des personnes de notre
famille des 2 côtés de mes parents : les BARBERA et les DI GREGORIO, mes
deux parents sont nés dans ce village si atypique. Ils nous ont accueillis
comme des rois avec leurs petits moyens, ils ont tous été si humbles avec nous.
On a dû s’immerger dans la langue sicilienne, et par la force des choses, nous
parlions avec eux en faisant de petites phrases. Papi fut le plus heureux de
tous quand il rencontra des amis sur la place centrale qu’il n’avait pas vu
depuis plus de 20 ans !!!!
Je
perdis à ma grande tristesse et mon grand désarroi : ma petite mémé,
l’année dernière ! J’arrive difficilement à faire mon deuil. Je la voyais
chaque semaine, nous avions nos habitudes. Elle se souciait de chacun de nous,
se souvenait de chacun de nos anniversaires. Lorsque j’étais malade ou les
enfants ou Christophe, elle m’appelait presque tous les jours pour prendre des
nouvelles. C’était la « parfaite » grand-mère ! Elle avait son
caractère, elle était généreuse, câline, à l’écoute de l’autre, un peu jalouse
quelquefois… Nous avons traversé une
période assez houleuse avec mon mari, il est parti pendant près de 4 mois pour
une remise au point ! Je n’ai pas pu lui en parler, je ne lui cachais
jamais rien. Elle allait se faire opérer du cœur, on ne voulait pas la
stresser. Je regrette tellement de lui
avoir menti pendant cette période si difficile. Son opération fut un succès
mais elle mourut d’autres complications … Lorsque j’allais la voir, elle était
soit endormie mais la dernière elle fut réveillé, elle me regardait avec un
regard si triste. Je me voilais la phase en disant à l’infirmière, ne lui
changeait pas ses médicaments sinon elle serait perdue quand elle rentrerait
chez elle. Nous étions avec mon père et Pinouch (mon parrain), je lui tenais la
main et elle me regardait mon père était de l’autre côté du lit et Pinouch au
bout. Tu me regardais si découragée et je te parlais, je te faisais des bisous
sur ta main. Mon père était distant et inquiet, peut-être avait-il
compris ? MOI non, je ne pouvais concevoir que tu pouvais mourir ! Tu
mourras un mercredi 11 juin 2014, le jour de l’anniversaire de mon second fils
…
Je
reprends le cours de ma vie doucement, je suis encadrée par mon mari, mes
enfants, ma famille et mes amis. J’ai de nouvelles habitudes, de nouveaux amis
… Je fais du vélo, des marches et de la Zumba avec mes copines. Je fais du
sport plus intensément avec une amie et notre coach perso qui sait nous
motiver. J’ai commencé un régime pourvu que je tienne… Notre vie est bien
remplie par nos activités et les contraintes de la vie. J’aimerai quelquefois avoir
plus de légèretés … Ces quelques brèves souvenirs écrits me raviveront quelques
autres peut- être lorsque je les relirai
et j’espère arriver à repenser à tous ses bons et moins bons moments de
ma vie d’enfant, d’ado et adulte…
Je
me souviens étant petite de nos ballades
familiales en vélo, où je cueillais des coquelicots, on leur enlevait les
pétales sauf une. On lui faisait des yeux au niveau de la base de la
fleur : c’étaient devenus des comtes et comtesses… Et là ma mère me
chantait « gentil petit coquelicot mesdames, gentils coquelicots
messieurs … ».
FIN